A Marrakech, derrière la Koutoubia (2)

« La magie verbale et le sort fait au mot-métaphore de et par Jamila Abitar, qui désormais, construit allègrement son œuvre poétique, nous transportent, léger et surpris, au cœur du rythme et de l’oralité originelle, au détour des brillantes figures de l’ineffable »

J’ai embrassé ta voix,

d’innombrables luttes m’ont portée.

Discours, synthèses de mélancolie,

liqueur des vergers.

J’ai passé la soirée à tenir un proverbe debout

pour dire

le parent assis près de l’olivier

à attendre son heure,

pour dire

le temps perdu

à se chercher dans des bruits de hasard,

pour nouer

la voix aux mots,

l’extraire pour un temps de sa médiocrité.

Mesurer la parole jusqu’au revers de la plume

et raturer les lignes bavarde

de legs sanglants.

Quel inconnu fidèle me soufflera à l’oreille

les couleurs de la phrase magique ?

©Jamila Abitar