J’ai embrassé ta voix,

d’innombrables luttes m’ont portée.

Discours, synthèses de mélancolie,

liqueur des vergers.

J’ai passé la soirée à tenir un proverbe debout

pour dire

le parent assis près de l’olivier

à attendre son heure,

pour dire

le temps perdu

à se chercher dans des bruits de hasard,

pour nouer

la voix aux mots,

l’extraire pour un temps de sa médiocrité.

Mesurer la parole jusqu’au revers de la plume

et raturer les lignes bavarde

de legs sanglants.

Quel inconnu fidèle me soufflera à l’oreille

les couleurs de la phrase magique ?

©Jamila Abitar